Il semble que le premier orgue de chœur de la cathédrale ait été un positif de quelques jeux construit par Louis Péronard, facteur rémois, en charge de l’entretien et de travaux de restauration du Grand Orgue de la cathédrale de 1767 à 1796.

Cet instrument fut ensuite transféré au Musée de Reims entre 1793 et 1796, à l’initiative de Nicolas Bergeat (1732-1815), chanoine de la cathédrale depuis l’âge de 16 ans et qui avait abandonné son canonicat au début de la Révolution pour être nommé “conservateur du dépôt des arts, établi dans la maison des Magneuses, puis transféré à l’hôtel de ville avec le titre de musée”.

Après avoir construit en 1837 un orgue de chœur modeste de 7 jeux qui fut transféré 6 ans plus tard à l’église Saint Jacques, John Abbey entreprit en 1842 la construction d’un instrument plus important, en lien avec Louis Fanart, d’abord maître de chapelle de la cathédrale en 1833 puis organiste de chœur en 1837.

Le buffet de style néo-gothique fut réalisé par le menuisier Etienne-Gabriel Ventadour, sur des plans de l’architecte Fransquin Arveuf, connus pour avoir conçu et construit le Grand Orgue de la cathédrale Saint Etienne de Châlons-en-Champagne. De nombreuses similitudes existent d’ailleurs entre ces deux buffets, malgré les différences de dimensions.

Le buffet de l’orgue de chœur, tout en finesse et en hauteur, reprend nombre d’éléments d’ornementation de la cathédrale, tels certains chapiteaux, drapés, feuillages, bas-reliefs, statues, à l’exception de celle de la Vierge qui surmonte la tourelle centrale, copiée sur celle de Notre-dame de Paris.

Après la première guerre mondiale, le buffet accueillit un instrument totalement neuf de Charles Mutin, grâce à un don de la comtesse Werlé, initialement affecté à la restauration du Grand Orgue. Installé alors dans le bas-côté nord, l’orgue fut inauguré le 16 octobre 1921 par Henri Dallier, et fut ensuite transféré dans le chœur en mai 1927, lors de l’ouverture de la nef au public, pour retrouver son emplacement initial.

Cet orgue Mutin comporte aujourd’hui deux claviers, un pédalier et 17 jeux.